Édition du mardi 25 octobre 2005
«Le droit de vote aux municipales fait partie des chances d'intégration», estime Nicolas Sarkozy
Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, s'est prononcé lundi, à titre personnel, en faveur du droit de vote pour les étrangers en situation régulière installés de longue date en France, contrepartie à une politique plus ferme que jamais à l'égard de l'immigration clandestine.
Dans un entretien au journal "Le Monde", comme lors d'un déplacement effectué lundi à Calais, Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa volonté de mener une politique à la fois «ferme et humaine» face à l'immigration.
«La politique ferme, c'est celle qui consiste à raccompagner chez eux ceux qui n'ont pas vocation à rester en France, et la politique humaine, c'est de donner toutes les chances d'intégration aux étrangers en situation légale», a-t-il ainsi déclaré à Calais.
Dans son entretien au "Monde", Nicolas Sarkozy précise que «le droit de vote aux municipales fait partie» de ces chances d'intégration. «A titre personnel, a-t-il souligné, je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales». «J'ouvre un débat, ajoute-t-il, en faveur d'une mesure que je pense juste.»
En revanche, dans sa lutte contre l'immigration clandestine, le ministre de l'Intérieur se veut inébranlable. L'été dernier, il a fixé l'objectif de 23.000 reconduites à la frontière d'immigrés en situation irrégulière, soit une augmentation de 50% par rapport à l'année précédente. Tout juste concède-t-il, face à l'émotion suscitée dans le milieu lycéen par les menaces d'expulsion de lycéens sans titres de séjour, que les élèves ne seront pas reconduits à la frontière pendant l'année scolaire en cours. «Mais ce n'est pas parce que des enfants sont scolarisés, s'empresse-t-il d'ajouter, que les parents ont droit au séjour au-delà de la période scolaire».
Nicolas Sarkozy réaffirme aussi sa préférence pour une immigration «choisie» et non «subie». La France, dit-il, «ne peut être le seul pays du monde à ne pas choisir ceux qu'elle veut accueillir».
Un projet de loi, qui sera présenté «début 2006», devrait reprendre les points forts de la politique de l'immigration qu'entend continuer de mener Nicolas Sarkozy: lutte contre «les détournements de procédure en matière d'asile», mise en place d'une politique «attractive» pour les meilleurs étudiants étrangers, visas à points pour les travailleurs étrangers, contrôle plus strict des mariages mixtes et «rationalisation».
Sur ce dernier point, le ministre de l'Intérieur avait fait valoir il y a quelques semaines que 80% des immigrés légaux entrent aujourd'hui en France par le biais du regroupement familial alors que, dans le système qu'il préconise, «plus de 50% des immigrés entreront pour répondre à des besoins identifiés sur le marché du travail».c=http://www.bnrcntrl.com
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